26 mai 2009 : Jeannine Piccardi (65 ans) est tuée à coups de fer à repasser par son frère, Jean-
Pierre (47 ans). (Saint-Gaudens, Haute-Garonne)
« Cela fait des années que l'on se bat pour faire comprendre qu'il y avait un danger. Jean-Pierre a toujours eu des problèmes. Il a été surprotégé par notre mère. C'est quelqu'un qui n'avait pas de lien social, qui pouvait être violent. Ma mère disait qu'il ne fallait pas contrarier Jean-Pierre car, sinon, il aurait une crise. »
Au lendemain du drame, dans le quartier du Pouech, où vivaient Jeanine et Jean-Pierre les voisins gardent en mémoire ces soirées difficiles. Un proche confiait ce jour-là : « À l'époque où la maman était vivante, il la tabassait. » La mère est morte il y a sept ans. Avant de mourir elle a fait promettre à Jeanine de s'occuper de son cadet.
Josette déverse les mots en un flot ininterrompu car trop longtemps retenu, sans doute. « Depuis 1980, ni les directeurs des hôpitaux psychiatriques, ni les assistantes sociales n'ont voulu nous entendre. En 1998, nous avons écrit au maire de Saint-Gaudens (N.D.L.R. : Pierre Ortet) pour alerter sur la violence de notre frère. » Mais que peut un maire quand le monde médical trouve raisonnable de laisser un patient dehors ?
Josette en convient. « On nous disait qu'il n'était pas dangereux. Dès lors qu'on s'occupe de lui, Jean-Pierre est toujours calme. C'est ce qui s'est produit après qu'il ait tué notre sœur. C'est quelqu'un qui ne peut vivre tout seul. Il faut qu'il soit encadré. Depuis qu'il est en prison, qu'on s'occupe de lui, il est bien. »
Et maintenant ? Josette attendait la question. « Il faut qu'il soit protégé. J'espère un procès d'assises. Jean-Pierre sera mieux en prison qu'en hôpital psychiatrique. Plus tard, mieux vaudra un CAT que des cachets ».