Ce n'était pas un double meurtre, mais bien un drame conjugal. Et même un drame familial si on songe aux trois enfants du couple que cette tragédie a plongé dans un chagrin insondable.
Vendredi matin c'est l'aîné de la fratrie, un homme âgé de 27 ans, qui avait fait l'abominable découverte dans leur maison du 25 de la rue du Molard Saint-Jean. Sans nouvelles de ses parents en ce début de matinée, il les avait cherchés partout. La chambre était vide. Et c'est finalement dans une sorte de débarras, une pièce attenante au garage, au rez-de-chaussée, qu'il avait vu l'impensable. Claude Monnard, 54 ans, et son épouse Attiliane, 53 ans, gisaient à terre, victimes de plusieurs impacts de balles.
Double meurtre, double suicide, les enquêteurs de la Police judiciaire de Lyon, ne pouvaient rien exclure en arrivant sur place. Même si la thèse d'un suicide du couple paraissait improbable. Aucune lettre, aucun signe annonciateur dans leur comportement des derniers jours, avaient expliqué leurs proches.
« Il faut fermer toutes les portes, n'exclure aucune possibilité » expliquait sur place un policier rompu à ce genre d'enquête.
Le double meurtre devait forcément être envisagé. Mais c'est l'expertise d'un balisticien renommé, Jean Rochefort, qui aura permis d'envisager la troisième possibilité : un meurtre suivi d'un suicide.
La position des corps, celle des blessures, et de l'arme, un révolver plutôt ancien, avaient accrédité cette thèse.
Restait à l'étayer avec l'autopsie des corps qui a été pratiquée hier à l'Institut médico-légal (IML) de Lyon.
Et les médecins légistes l'ont confirmé. C'est Claude Monnard qui a tiré sur son épouse à trois reprises, avant de retourner l'arme contre lui. Sur sa tempe d'abord, sans parvenir à ses fins, puis au thorax, dans la région du cœur.
D'autres analyses sont attendues, toxicologiques, et celle des résidus de tir, pour appuyer ce scénario d'un drame conjugal.
Attiliane Monnard, dont le comportement avait changé ces dernières semaines, aurait eu des problèmes d'ordre strictement privé avec son époux. Jusqu'à cette dispute funeste.
Le progrès