dimanche 3 octobre 2010

Un couple tué à la carabine : la thèse du drame passionnel progresse

L'enquête sur la mort violente d'un couple âgé d'une vingtaine d'années, découvert gisant dans sa maison à Croix-Caluyau dimanche soir, s'oriente vers un drame de la rupture. Des traces écrites indiquent que le couple vivait une situation désespérée.

À Croix-Caluyau, village de 213 habitants situé près de Landrecies et du Cateau-Cambrésis, dimanche était jour de chasse, et une habitante de la chaussée Brunehaut confie qu'elle n'a pas prêté attention aux coups de feu tirés dans les environs. À un jet de pierre de sa maison, pourtant, ce sont deux coups de carabine 22 long rifle qui auraient ôté la vie, dimanche en début de soirée, à un couple installé depuis peu dans une fermette en location. Une femme de 25 ans, Valérie Brasselet, et un homme de 19 ans, Dimitri Lefèvre, dont la relation était dans l'impasse.

Une lettre, retrouvée par les gendarmes près des corps découverts dans le salon de la fermette, a permis à l'enquête de s'orienter vers la thèse du drame de la séparation. Écrite par Valérie, elle demande à Dimitri de quitter la maison où le couple s'était installé au printemps. La jeune femme avait apparemment laissé la missive à son compagnon avant de s'absenter une partie de la journée de dimanche. « Entre le moment où elle est rentrée chez elle et celui où les corps ont été découverts vers 20 heures, on ne sait pas ce qu'il s'est passé », confiait hier le parquet d'Avesnes-sur-Helpe, qui reconnaissait cependant « qu'aucun élément ne laisse supposer l'intervention d'un tiers ».

« Ne va pas là-bas »

On sait que vers 16 heures, Dimitri avait posté un message sur le site Internet communautaire Facebook. À côté de son message d'accueil habituel, « j'aime ma chérie Valérie », une phrase lapidaire insultait un homme habitant une autre commune du Quercitain et s'achevait par « T mort ».

Crise de jalousie meurtrière ? Les gendarmes ont identifié un « rapprochement » entre l'homme concerné et Valérie, la jeune femme elle-même ayant par le passé reproché au jeune homme son infidélité. Les corps doivent être autopsiés pour déterminer qui a tiré les coups de feu, la carabine n'ayant pas été retrouvée tenue par l'une des victimes, mais à proximité. À 2 h, dans la nuit de dimanche à lundi, les enquêteurs de l'identité criminelle étaient toujours sur place à Croix-Caluyau. Rappelons que c'est une amie de Valérie qui a découvert dimanche les jeunes gens et appelé le père de Valérie qui habite Bousies, une commune toute proche. Les membres des familles du couple ont accouru les uns après les autres. Le père de Valérie n'avait notamment plus de nouvelles de sa fille depuis un coup de téléphone alarmant en début d'après-midi, où la jeune femme décrivait son compagnon pris d'une rage folle. « Je lui ai dit : "ne va pas là-bas, attends que je rentre" », se souvient le père

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